Les jardins sonores des enfants des quartiers...

Le jardin sonore de Bonamouti est construit!.Accès aux images et vidéos......................................................................


Vidéo, images et croquis du mini-protype, la construction débutera en Février 2010 à Douala pour le festival S.U.D 2010 (Doual'art).

Archetype vidéo, images and drawings, the construction of the first garden in Douala will begin in February 2010,for the Doual'art S.U.D festival 2010.

 


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Le jardin biologique et sonore de Douala, festival S.U.D doual'art décembre 2010.


Ce projet a pris ses marques au cour des mes deux premiers voyages projets dans la grande cité. Une ville posée sur la mangrove à l'embouchure du grand fleuve Wouri, Douala une ville équatoriale, Douala , une ville fluviale. Oui, mais tout ceci ne se sent pas, le fleuve est caché et les plantes sont éradiquées sans préavis, au profit d'immeubles-murs ou de highway pour moteurs sans regards. Des constructions anarchiques qui ne respectent pas le pourquoi de la cité.

Une ville équatoriale ou il pleut en une heure ce qu'il pleut chez moi en un mois, eau de vie qui n'est jamais récupérée, alors que l'on sait , maintenant que cette eau n'est pas infinie, et vient déjà à manquer ici et là.

Une ville ou les fruits ont le goût de fruit: Douala ou «La serre gigantesque» et ses benskins hurlants, qui ne demande que a retrouver ces lieux de quiétude et de contemplation. Une ville qui veut redresser son regard vers son fleuve et réentendre le clapotis de ses gouttes.

Ces jardins seront des lieux ou l'on arrête un peu le temps et ses soucis, ou l'on écoute la mélodie de l'eau qui abreuve ces mini mangroves urbaines à visage humain: tempo rubato (sans rigidité métronomique).

Des jardins suspendus dans l'espace urbain, enjambant les vas-et-viens citadins incessants, qui proposent un laps de temps végétal, une pause visuelle accrochée aux constructions urbaines. Habitats d'ou l'on récupèrera l'eau , et les déchets végétaux, pour abreuver de pluie et de bon composte, ces futurs jardins au coeur de la cité, tout en accroissant le capital visuel d'un quartier entier.

Ces jardins en étages seront construits en bambous sur environ 6 à 8 mètres de haut selon les quartiers. Hauteur qui sera déterminée en fonction des toits avoisinants d'ou l'on récupèrera l'eau. Puis les plantes prendront au fur et à mesure la place structurelle des bambous pour devenir l'ossature principale.

L'eau qui sera récupérée dans des grands containers aériens, sera ensuite redistribuée tout au long du jardin selon le réel besoin des plantes du biotope local. Tel un orgue d'eau, les gouttes iront tinter en claquant dans le fond d'une boite d'aluminium ou d'une calebasse coupée, dirigeant précisément l‘eau aux pieds des plantes. Je parle ici d'orgue, car mélodies et rythmiques sont très précisément réglables, pas de place au hasard.

Deux choses déterminent ce que l'on entend: le besoin des plantes et ce que l'on veut écouter. Et ici les variables sont infinies: entre la taille,la forme et le matériau de l'objet frappé par l'eau , la vitesse et la hauteur du goutte-à-goutte: on travaille sur la note, la vitesse, et la résonance. Un véritable orgue végétal, tel l'appel d'un tamtam résonant depuis l'autre rive du Wouri.

Prendre conscience de la valeur de l'eau, et de l'énorme potentiel botanique et sonore de la région, révéler Douala la ville d'eau. Proposer des espaces sereins au milieu des quartiers, coupés du brouhaha urbain par des voiles d'eau et de lianes luxuriantes.

Des jardins suspendus hors-sol qui utilisent l' hydroponie biologique pour maîtriser la consommation et l'espace de culture. Des structures autonomes sans apport d'énergie qui respectent et font redécouvrir la biodiversité locale aux enfants des quartiers.

Enfants qui deviendront les Maestro de ces jardins sonores. Nous construirons ensemble, avec des botanistes locaux, ce projet avant de leurs en donner définitivement les clefs. Ils seront ensuite Maîtres des lieux: à eux de gérer ce qu'ils voudront faire entendre et voir dans leur instrument bucolique. Ils apprendront à gérer leur eau et leurs graines, puis l’apprendront ensuite à leurs enfants. En échange, le jardin les bercera de sa douce mélodie et leur offrira quelques doux fruits, fleurs et piments, pour savourer toute la partition de leur délicieux bout de monde.



Images du prototype juillet 2008 (France)

 
 
 
 
 
 
 


Les jardins biologiques et sonores de Douala, une question/réponse architecturale et sonore en interaction constante avec le biotope, la ville, le quartier et ses habitants.

(Du prototype de fonctionnement aux plans définitifs du jardin.)


Le jardin a été pensé suite à mes résidences successives à Doual’art. Résidences d’artiste sans lesquelles je n’aurais sans doute, jamais pu appréhender ou comprendre le moindre interstice d’une ville telle que Douala, une cité, pour moi l’occidental, sans repère aucun. Résidences (2005 et 2007) synthétisant deux pièces sonores sur l’esthétique sonore de la cité, étapes préliminaires, évidemment sous-jacentes, à cette nouvelle proposition pour le S.U.D 2010.

Le schéma mental du jardin a été construit sur l’histoire et le pourquoi de la ville équatoriale de Douala. Cité d’eau pluviale et fluviale , privée de la vue du fleuve Wouri ou du « pourquoi » de son existence. Constructions urbaines masquant le fleuve et déstructurant la ville d‘eau, pensées par des architectes ségrégationnistes crédules en l‘universalité du modèle occidental, d‘un autre temps. Douala, ville au milieu d’une mangrove originelle trop souvent cachée ou coupée,où la pluie jamais récupérée claque les toits de tôle tel un roulement de tambours sans fin. Douala la mégapole grouillante et bruyante, cherchant ses repères.

Un jardin sonore de communauté de quartier, espace public créant un lieu de cohésion sociale et de contemplation au cœur d’une micro jungle, maquillant la cacophonie urbaine à l’intérieur de ses parois d’eau. Maîtrisé avec un aspect biologique de conservation et de redéploiement des plantes du biotope, à travers la mémoire des anciens, et la diffusion aux jeunes. Un jardin, comme base de données (végétales), et d’échanges intergénérationnels.

Un système qui récupère les eaux et les déchets végétaux du quartier par compostage. Composte, vitamine naturelle du jardin, et lien dans le cycle jardin/homme/jardin. L’eau est redistribuée via des sondes, nourrissant juste ce qu’il faut, au goutte-à-goutte les plantes, sur des systèmes hydroponiques raisonnés (cultures optimisées hors-sol). gouttes d’eau tombant tel un métronome au rythme du besoin de ce jardin suspendu. L’idée est là.

La structure osseuse du jardin a, au début été projetée sous différentes formes, une structure entre-maisons, une structure en appui sur bâtiment ou une structure indépendante. Pour une raison de compréhension et de fonctionnement social du jardin, j’ai fait le choix pour ce premier, de l’orienter vers une plus grande indépendance structurelle. Le risque des autres possibles structures étant que le jardin soit accaparé par tel ou tel voisin au simple titre de détention de mur porteur du jardin…le jardin n’est à personne…ou à tout le monde, mais les choix (des plantes par exemple), l‘entretien et la consommation des fruits, doivent être collectifs au sein du quartier en tant que microsociété.

Le dessin du jardin se redirige donc vers une véritable structure indépendante en terme d’ossature porteuse. Le fonctionnement du jardin reste par contre complètement dépendant et relié à la population du quartier qui aura la tâche de le faire vivre. Physiquement aussi, il est relié, telle une maison-arbre tissant sa toile de canalisations vers les habitations du quartier, abreuvant le jardin et insistant visuellement sur l’idée du collectif et de l’interdépendance jardin/quartier/acteurs du quartier .

La symbiose doit se créer avec l’environnement, environnement naturel, architectural et social. La structure est à la fois une ossature qui gère la pente pour l’eau et donc le son du jardin, un réseau pour que les plantes prennent appui et grimpent, un lieu collectif de rencontre qui redessine de nouveaux rapports sociaux, mais il se doit aussi d’être physiquement malléable …le jardin sonore doit donc répondre à tout ceci.

Je réfléchis donc à une structure qui monte presque à la hauteur d’un vieux manguier (celui qui nous hèle si joliment par la chute de ses fruits), presque 8 mètres de haut. Structure, qui , au sol, (7m sur 2.5m), calque la surface intime de la pièce à vivre d‘une maison du quartier, je suis chez moi et chez toi à la fois. Belvédère hydraulique végétal à échelle humaine, structure sonore qui en son sommet regarde le Wouri et chuchote à sa chevelure de mangrove.

Le jardin prend donc rapidement la forme d’un empilement de cubes de bois, 7 cubes qui forment 4 tours. Telle la construction d’un enfant, architecte d‘un jour. Elle est simple,mais évidente car « la plus solide » et crée des appuis de pentes pour les toitures transparentes. Toitures qui protégent le jardin et dirigent l’eau vers les récupérateurs et la machinerie musicale du jardin (micro tuyaux transparent, bambous creux, goutte-à-goutte, calebasses et boîtes d’aluminium) alimentant les plantes.

Élancée vers le ciel , cette tour de gués tutoyant le Wouri, trachée du continent Africain, nous accueille sur trois niveaux de surfaces différentes, et invite le public à travers ses bancs et ses escaliers, à contempler le grand fleuve charriant tant d’Histoire.

La structure a sa forme, elle doit être maintenant être visuellement comme translucide, et laisser le décor arrière interagir avec ce jardin tout en étant solide pour accueillir le public et supporter le poids des plantes et des systèmes et de l‘eau.

Elle doit être mangrove structurée à l’extérieur et serre intime et feutrée à l’intérieur.

Mon choix s’arrête donc vite sur des poutres (15*15) de bois local imputrescible, arêtes et médianes des cubes. Poutres qui, disposées tous les mètres, offrent une structure résistante et visuellement très légère. Ces poteaux accueilleront facilement les contenants de culture qui se garniront de plantes légumineuses ou florales et offriront une parfaite accroche aux plantes grimpantes.

Structure de bois qui disparaîtra bientôt derrière la pousse des figuiers étrangleurs et autres plantes architectes. Le jardin est là.

Un jardin biologique et sonore qui à travers son regard, son espace et ses propositions relationnelles, soulignera les interactions et l’identité d’un quartier, et d’une cité d‘eau : Douala.


Texte: 5 Mars 2009, Premier travaux du jardin juin 2009.





Plans préparatifs au jardin de Douala / Bonamouti

 


Le montage du jardin à Douala débutera en Fevrier 2010, en attendant la vidéo d'une toy's-maquette du jardin de Douala.....

 

   

 

Décembre 2009, nouvelle série de plans avant départ...Le jardin sera réellement constitué de 9 cubes indépendants: facilité d'assemblage et de mouvement ...



NB:Le jardin de Douala est en lien avec le projet "Mémoires d'éléphants" de JP.Sidolle / éléphant N°633...



 
Accès au jardin de Bonamouti...
 
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